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L'Ouzbékistan

A la découverte de l'Ouzbékistan...

Le carnet de route ici présent vous est proposé par l'une de nos collaboratrices qui a eu le privilège de découvrir en novembre 2014 l'Ouzbékistan grâce à ASIA.

Ça se visite l’Ouzbékistan ? Mais c’est où ? Entre le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan, l’Afghanistan et le Turkménistan.
Et tu n’as pas peur d’y aller avec tout ce qui se passe en ce moment ?

Voilà les questions que l’on m’a posées lorsque j’ai annoncé que je partais en voyage d’étude en Ouzbékistan…
Et bien figurez vous que je suis partie et que je suis bien revenue… et que durant tout le séjour, je n’ai à aucun moment pensé que cette destination comportait le moindre risque.

Il est vrai que le pays possède une frontière commune avec l’Afghanistan mais celle-ci est de moins de 200km et se trouve surtout loin des lieux touristiques.
Et pour ceux qui auraient actuellement des réticences à voyager dans un pays musulman (90% des Ouzbeks sont musulmans) comme nous l'entendons parfois, rappelons que l’Ouzbékistan est un état laïque et que ses habitants sont très tolérants.
Ce constat étant fait, oubliez vos peurs (souvent alimentées par des médias alarmistes) et partez à la découverte de ce merveilleux pays.

Pourquoi aller en Ouzbékistan :

  • Car c’est une bonne alternative à l’Egypte et à la Jordanie en ce moment,
  • Car le pays n’est pas encore surpeuplés de touristes et que l’authenticité des ouzbeks est de ce fait encore préservée,
  • Car c’est un pays magnifique,
  • Car l’on s’y sent bien et que les ouzbeks sont très accueillants

Mardi 04 novembre : Paris / Tachkent

Rendez-vous à l’aéroport de Paris CDG est envol pour Tachkent par le vol direct de 20h30 avec la compagnie Uzbekistan Airways.

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 Mercredi 05 novembre : Tachkent / Urgench / Khiva

Arrivée à Tachkent à 07h00 heure locale (après 6h30 de vol environ et + 4 heures de décalage horaire durant l’hiver), nous enchainons directement avec la découverte de la capitale Ouzbek.
Cette ville est assez marquée par son passé russe, en témoignent les larges artères et les bâtiments en béton armé…

Notre première découverte porte sur la place Khast Imam, avec sa médersa Barak Khan et, en face, la mosquée Tilla Cheick dans laquelle vous pourrez découvrir le Coran du Khalife Osman, la version écrite la plus ancienne existante du coran. Le beau temps n’est malheureusement pas avec nous mais nous nous immergeons déjà sur la route de la soie et observons avec délectation les fameuses coupoles bleues.

Puis nous rejoignons la Place de l’Indépendance - entourée entre autre du Sénat et du ministère des finances, où se trouve le monument à la gloire de l’indépendance et le monument célébrant la figure de la mère patrie - le musée des arts appliqués qui présente entre autre une collection de « souzani » (broderies de soie et/ou de coton) et terminons la journée par la découverte du métro de Tachkent. Il s’agit du premier métro construit en Asie Centrale et certaines stations valent vraiment le détour…

Si la ville n'est pas particulièrement jolie (beaucoup de béton et des bâtiments assez austères), il s’agit tout de même de la capitale et porte d’entrée du pays et il serait dommage de ne pas la visiter sachant qu’une journée suffit et qu’il y a de très belle choses à voir : je retiens notamment la place Khast Imam, incontournable, et le métro.

Nous nous envolons ensuite pour Urgench (1h40 de vol) et rejoignons Khiva après une trentaine de kilomètres, où nous nous installons à l’hôtel Old Khiva 3* qui jouit d’un superbe emplacement, face aux remparts d’Ichan Kala, la ville intérieure de Khiva.
L’hôtel est basique mais propre et confortable et c’est le type d’hôtellerie auquel il faut vous attendre en voyageant en Ouzbékistan.

Nous prendrons notre dîner dans un restaurant situé au cœur d’Ichan Kala : un cadre enchanteur.
De retour vers l’hôtel (à 5 minutes à pieds à peine), le froid aura raison de nous mais cela aurait valu le coup de déambuler dans les ruelles de la vieille ville de Khiva - très calme à cette saison mais qui doit être beaucoup plus vivante en période touristique.

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Jeudi 6 novembre : Khiva

La journée est consacrée à la découverte de la vieille ville de Khiva, classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
Ceinte d’une muraille de 8 mètres de haut, Ichan kala est une succession de médersas, minarets, mausolées.

En entrant par la porte Ouest (celle située quasi en face de notre hôtel Old Khiva), vous tomberez quasi nez à nez avec le Kalta Minar, impressionnant minaret de par ses mensurations, et la médersa Amin Khan, aujourd’hui occupée par un hôtel de charme, le Orient Star Khiva. Les chambres, pleines de charme mais pas très spacieuses, occupent les anciennes cellules des étudiants, autour de la cour intérieure.

Vous découvrirez ensuite le Kounya Ark (la Vieille Forteresse), la mosquée du Vendredi (ou mosquée Juma) avec sa « forêt » de colonnes, certaines datant du 10e siècle, le minaret et la médersa Islam Khoja, le palais baroque Tash Khawli avec ses appartements d’apparat et son harem, le caravansérail d’Allah Quli Khan, le mausolée Pahlavan Mahmoud et le palais Nouroulla Bay

Cette ville regorge de monuments plus beaux les uns que les autres, on se balade le nez en l’air et l’on ne se lasse pas d’observer les majoliques, terracota et autres techniques utilisées pour le parement des bâtiments en nuances de bleu…

Le déjeuner, au cœur d’Ichan Kala, permet de découvrir les facettes de la gastronomie Ouzbèke, facettes que vous retrouverez quasiment à chaque repas… : mezzés (ensemble d’entrées variées) avec souvent de la betterave, salade d’aubergines et de tomates, salade de haricots rouges ou encore la salade de croutons ; la soupe (potage ou bouillons agrémenté de riz, légume et viande), le plat principal (la spécialités Ouzbèke : le Plov, ou encore du poulet, mouton, bœuf accompagnés de riz).
Les Ouzbeks ne sont pas spécialistes des desserts mais selon la période à laquelle vous effectuez votre voyage, vous pourrez déguster d’excellents melons d’eau.

Ichan Kala est un véritable musée à ciel ouvert, que j’aurais tendance à comparer à la cité de Carcassonne dans la mesure où tout se trouve à l’intérieur des remparts et que l’on peut déambuler des heures dans les ruelles avec toujours quelque chose à voir.
Avec un peu de chance, vous croiserez plusieurs couples de mariés et leur cortège, l’occasion de découvrir les traditions ouzbèkes liées au mariage.

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 Vendredi 07 novembre : Khiva / Boukhara

Nous quittons Khiva pour rejoindre la ville de Boukhara.
Si 450km séparent ces deux villes, il faut compter une journée de trajet car les routes ne sont pas forcément très bonnes (le trajet est cependant confortable sur la plus grande partie, seule une petite portion est un peu chaotique).

En cours de route, nous nous arrêtons dans un « routier » pour déjeuner. Il ne s’agit pas d’un restaurant comme on peut en trouver sur nos autoroutes mais une bicoque perdue au milieu de nulle part…
Dépaysement et expérience garantie…

Cette longue journée est l’occasion de profiter des paysages : les vergers d’abricotiers et de cerisiers, les champs de cotons, le fleuve Amou Daria, avant de traverser le désert et ses dunes : un paysage assez déroutant lorsque qu’il se met à neiger !

Arrivés à Boukhara en fin de journée, nous nous installons à l’hôtel Malika Boukhara. De catégorie supérieure par rapport à l’Old Khiva, le Malika propose des chambres spacieuses dans un bâtiment typé. Son emplacement est très appréciable, non loin de la médersa Nodir Devon Begui.
Le Malika reste un hôtel agréable et les chambres sont spacieuses et confortables.

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Samedi 08 novembre : Boukhara

Nous démarrons la journée avec la visite du parc des Samanides et du mausolée d’Ismaïl Samani. Ce mausolée semble austère, en comparaison aux autres monuments richement décorés de majoliques, mais il est en fait conçu avec un assemblage complexe de briquettes qui lui donne tout son cachet.
A proximité, se trouve le mausolée de Tchashma Ayoub, reconverti en musée de l’eau.
En se dirigeant ensuite vers la Citadelle Ark - construite au Xe siècle et qui comporte un ensemble de palais, la mosquée Juma et une prison - nous passons devant la mosquée Bolo Khaouz dont la façade se reflète harmonieusement sur le bassin adjacent.
Après le déjeuner, nous accédons à la médersa Char Minar qui, comme son nom l’indique, comporte 4 minarets. Relativement récente (début du 19e siècle), elle se fond cependant parfaitement dans le paysage de Boukhara avec ses coupoles bleu turquoise.

En cours d’après-midi, nous avons l’occasion de visiter l’hôtel Asia Boukhara 4* : lui aussi très bien situé non loin de l’ensemble Liab-i Havuz, il propose des chambres spacieuses et confortables. Il offre également un agréable jardin avec piscine.
A proximité du bazar Taq-i Zargaran, nous visitons également l’hôtel Omar Khayam 3*. Le Lobby clair et spacieux permet d’accéder aux chambres dont une grande partie a été rénovée. Si les nouvelles chambres répondent plus aux standards européens, notamment pour les salles de bain, les anciennes ont à mon sens plus de cachet.

Non loin de cet hôtel se trouvent les médersas Ulugh beg – la plus ancienne d’Asie Centrale, construite en 1417-1418 - et Abdulaziz Khan, reconnaissable à l’iconographie très spécifique qui orne les majoliques : arbre de vie, phénix…
En traversant le bazar Taq-i Zargaran, nous rejoignons ensuite la médersa Mir-I-Arab dont nous ne pourrons visiter l’intérieur car elle est toujours en activité. Elle possède un magnifique portail (iwan) et est ornée de 2 coupoles aux superbes nuances turquoise.
En face, nous découvrons le minaret (terminé en 1127) et la mosquée Kalan, la 2e plus grande d’Asie Centrale, qui peut accueillir 10 000 fidèles. Nous aurons la chance d’y assister à l’appel à la prière, en fin d’après-midi, un moment hors du temps renforcé par la majesté de ce bâtiment.

Avant de rejoindre notre hôtel, nous nous arrêtons sur la place de Lyabi Khaouz : un étang bordé de figuier et de platanes, réservoir d’eau de la ville, est entouré de la médersa Kukeltach, la médersa Divan Beghi et la Khanaqah Divan Beghi, couvent où résidaient les derviches pèlerins.

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Dimanche 09 novembre : Boukhara / Samarcande

Nous effectuerons le trajet entre Boukhara et Samarcande par le train Shark, environ 3h20 de trajet. L’occasion de se mêler aux ouzbeks, dans ce train plus tout jeune mais dotés d’écrans plats diffusant des clips de musique et où des vendeurs arpentent l’allée pour vous proposer thé, café et en-cas…
Nous traversons la campagne Ouzbèke et apercevons au loin les montagnes qui font la frontière avec le Tadjikistan. Si cela est tout de même assez rare si tôt dans la saison, nous découvrons un paysage totalement enneigé, qui nous laisse espérer que nous verrons un ciel dégagé à Samarcande.

Arrivée à Samarcande, je suis étonnée par la ville : même si l’empreinte russe est présente dans l’architecture, la ville est jolie, aérée et comporte beaucoup de parcs et d’espace vert où il est agréable de se promener.
Nous logeons à l’hôtel Registan 4*. Le bâtiment extérieur ne présente pas particulièrement d'intérêt mais les chambres sont fonctionnelles, grandes et répondent plutôt aux standards européens.

Nous démarrons nos visites de l’après-midi par le bazar Siab, après être passés le long de la place du Régistan que nous visiterons le lendemain.
Ce grand marché, fermé le lundi, offre aux locaux comme aux visiteurs fruits secs, légumes, miel, fromages et bazar divers…
Nous nous rendons ensuite à la mosquée de Bibi Khanum, toute proche. Il s’agit d’une mosquée-médersa qui aurait été construite pour l’épouse préférée de Timur : Bibi Khanum.

S’il fait très froid, nous avons vraiment apprécié de pouvoir découvrir Samarcande sous la neige (qui a tout de même bien fondu), nous permettant d’apprécier les contrastes de la pierre dorée et des coupoles turquoise.

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Lundi 10 novembre : Samarcande

Après une quinzaine de minutes en bus, nous atteignons l’observatoire d’Ulugh Beg, offrant une très belle vue sur les médersas de la place du Régistan et les montagnes enneigées.
Fondée en 1421 par le petit-fils de Timur, cette construction fut longtemps la plus performante du monde médiéval, grâce notamment à son immense sextant qui permis à Ulugh Beg d’établir la durée d’une année à 1 seconde et 25/100 près.
En face, un petit musée retrace les découvertes astronomiques.

En revenant de l’observatoire, nous nous arrêtons au musée d’Afrosiab (ou nom de l’ancienne Samarcande, détruite) qui raconte l’histoire de fondation de la ville. Nous y découvrons notamment de belles fresques datant de 660.

Avant le déjeuner, nous découvrons la nécropole de Chakh-i-Zinda, un ensemble absolument magnifique de mausolées alignés de part et d’autre d’une rue pavée, tous avec leur propre identité, du plus sobre au plus décoré.
Il s’agit d’un lieu réellement spectaculaire, à ne surtout pas manquer.

Dans l’après-midi, après la visite de l’hôtel Sultan, un boutique-hôtel tout à fait charmant, situé à 2 pas du Gour Emir et disposant d’un toit terrasse offrant une très belle vue sur les coupoles de Samarcande, nous nous rendons justement au Gour Emir, le tombeau de Tamerlan (ou Timur). Démarré en 1404 par Timur lui-même pour son petit-fils Muhamad, décédé l’année précédente durant une campagne en Iran, il fut achevé par Ulugh Beg après la mort de Timur (1405).
Le monument comportait une cour carré avec une medersa et un couvent pour derviches (Khanaqah). La salle funéraire, construite 3m au dessus de la crypte, comporte des cénotaphes et pierres tombales, et la coupole est recouverte de cartouches en papier-mâché aux nuances or et bleu.
Le Gour Emir est parfaitement reconnaissable grâce à sa coupole aux 63 cannelures.

Enfin, nous rejoignons la place monumentale du Régistan, que nous avions aperçue la veille. Cette place était le centre de la ville où convergeaient 6 voies d’accès, et fut destinée avec Ulugh Beg aux revues militaires, aux caravanes, aux exécutions publiques et aux annonces officielles. Elle se compose de 3 médersas aujourd’hui occupées par des artisans et commerçants.
Sur l’esplanade, face à la place, vous découvrez à droite la médersa Chir-Dor (« qui porte un lion ») qui comporte un portail gigantesque, des minarets d’angle et des coupoles à godrons (cannelures). Si les façades sont richement décorées, la cour intérieure est assez simple.
En face, la médersa Tilla-Kari, construite à la place d’un caravansérail sous les Timurides, est composée d’une longue façade relativement sobre comparée aux deux autres. En revanche, la surprise est à l’intérieure car elle est couverte d’or (comme l’indique son nom). On y trouve également un petit musée qui retrace les différentes étapes des travaux de restauration des médersas de l’ensemble Registan.
A gauche, la médersa d’Ulugh Beg offre un iwan (portail) cerné de 2 minarets légèrement inclinés, n’ayant qu’une fonction décorative. On notera surtout la cour intérieure, très agréable, avec ses façades richement décorées.

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Mardi 11 novembre : Samarcande / Tachkent / Paris

Après le petit-déjeuner, nous nous envolons pour Tachkent et après un déjeuner en ville, rejoignons l’aéroport international pour notre vol vers Paris.

Ce voyage aura été pour moi une très belle découverte. L’Ouzbékistan est un pays magnifique, aux richesses culturelles énormes. Le dépaysement est total même si l’empreinte laissée par les russes fait de ce pays une destination « facile » pour les européens.
L’histoire du pays est extrêmement intéressante mais mérite vraiment que l’on s’y penche avant de partir, afin de mieux comprendre les explications des guides et s’habituer aux noms des monuments, sans quoi on sera vite perdus.

A noter :

  • Sur la majorité des sites touristiques, une taxe est redevable si l’on souhaite prendre des photos. Cette taxe peut varier d’un site à l’autre et selon le matériel utiliser (entre 1 et 3€, voire parfois 5 à 10€). Prévoir un budget total d’environ 30€.
  • Il convient de prévoir une tenue adaptée pour la visite de mosquées et autres monuments religieux (épaules et genoux couverts). Il faut se déchausser pour pénétrer dans une mosquée : prévoir des chaussures adaptées et le cas échéant une paire de chaussette si vous ne souhaitez pas être pieds nus.
  • Il n’existe que très peu de distributeurs automatiques. Il faut donc impérativement prévoir des espèces (euros) que l’on pourra changer en soums ou qui sont acceptés par de nombreux commerces.
    1€ = environ 3000 soums. Vous vous baladerez donc avec des liasses de billets.

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Informations pratiques

Décalage horaire : + 4h00 en hiver, + 3h00 en été.
Vol : La compagnie nationale Uzbekistan Airways en vol direct depuis Paris, mais aussi Turkish Airlines (via Istanbul).
Langue : L'Ouzbek mais le russe est encore très pratiqué. L'anglais est parlé dans les principaux sites touristiques.
Climat : Le climat est continental : chaud en été (surtout au sud, dans les déserts) et très froid l'hiver qui dure jusqu'en mars (surtout au nord). La meilleure période pour visiter l'Ouzbékistan est de fin avril à début juin et de septembre à novembre.
Formalités : Passeport valide au minimum 6 mois après la date de retour pour les ressortissants français. Visa obligatoire (à obtenir avant le départ).
Santé : Pas de vaccin obligatoire. Privilégier l'eau minérale.


Textes et photos : Anne Caroline

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